théâtre

Gérard Piacentini : Le personnage beckettien.
"Le référent philosophique comme caractère du personnage dans le théâtre de Samuel Beckett",
Revue d'histoire du théâtre, n°4, 1990, pp. 323-371


masque Dans En attendant Godot, Fin de partie, Oh Les beaux jours, chaque personnage incarne une philosophie : Vladimir incarne la philosophie de Descartes ; Estragon, celle de Leibniz ; Hamm est "aristotélicien" tandis que Nagg et Willie sont "épicuriens". Pozzo et Lucky incarnent le stoïcisme tandis que Winnie est une matérialisation de la philosophie de Berkeley.
Cette mise au jour de la manière dont Beckett a créé ses personnages permet de comprendre les pièces. Par exemple, dans Fin de partie, on comprend que Hamm veut mourir, mais que son domestique, Clov, en prenant soin de lui, le maintient en vie. Recueilli par charité quand il était enfant, n'ayant pas eu de père, Clov, psychologiquement faible et sujet à des hallucinations, est incapable de quitter Hamm, ce qui se traduit par le fait que Clov n'a pas de philosophie, n'ayant pas de caractère. Pour que Clov s'en aille et qu'il puisse mourir, Hamm "éduque" Clov : cette éducation est le centre de l'action de la pièce. Grâce à l'éducation de Hamm, Clov acquiert un caractère - une philosophie - et devient capable de vivre sa propre vie. Il quitte la maison de celui qui est devenu son père. Hamm peut mourir.
Grâce à la manière dont les personnages sont construits, on comprend que Oh les beaux jours est autobiographique.

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